La création chirurgicale d'une ouverture dans la paroi
thoracique pour pénétrer dans la cavité pleurale est une thoracotomie. Une thoracotomie antérieure consiste
généralement à pratiquer une incision en forme de H dans
le périchondre d'un ou de plusieurs cartilages costaux pour
ensuite exciser des parties de cartilage débarrassées de leur
gaine périchondrale afin de pouvoir pénétrer dans la cavité
thoracique. La partie postéro-latérale des espaces
intercostaux 5 à 7 est un site important pour les thoracotomies postérieures. L'approche latérale se prête généralement
mieux à la pénétration dans la cage thoracique. Le patient
repose sur le côté controlatéral avec le membre supérieur
en abduction complète, l'avant-bras placé derrière la tête.
Cette position surélève l'angle inférieur de la scapula tout
en le faisant pivoter latéralement, ce qui permet d'accéder
jusqu'au 4e espace intercostal. Les chirurgiens pratiquent
une incision en forme de lettre H dans le périoste qui
enveloppe la côte, décollent le périoste puis prélèvent un
grand segment costal ; cette technique permet de disposer
d'un meilleur accès à la cavité thoracique, notamment
lorsqu'il est nécessaire d'enlever un poumon (pneumonectomie). En l'absence de côte, la pénétration dans la cavité
thoracique peut se faire au travers de la face profonde du
feuillet de périoste, de façon à respecter l'intégrité des
muscles intercostaux adjacents. Après l'intervention, les
segments de côtes manquants régénèrent à partir du
périoste laissé en place, mais les côtes ainsi reconstituées ne
retrouvent que rarement leur forme d'origine. Certains
chirurgiens utilisent un morceau de côte ainsi prélevé pour
pratiquer une autogreffe osseuse ; cette technique est
notamment utilisée dans la reconstruction de la mandibule
(mâchoire inférieure) après l'exérèse d'une tumeur.